Gestion des ressources minières : le monde académique s’y intéresse
L’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) a organisé, les 3 et 4 février 2015 à Ouagadougou, un atelier sur l’« accès aux ressources en Afrique subsaharienne : quelles durabilités et quelles conflictualités». L’atelier a été une occasion pour les participants de jeter les bases d’un réseau international de recherche sur les enjeux miniers.
Depuis quelques années, le Burkina Faso comme la plupart des Etats de l’Afrique de l’Ouest, assiste à un boom minier et ce, à la suite du relèvement du coût de l’or au niveau mondial.
Un secteur qui constitue certes, une source de revenus pour ces Etats et les populations mais aussi crée d’énormes difficultés en matière de réglementation et d’organisation des acteurs. Aussi, impacte-t-il sur entre autres la démographique, l’environnement et l’économique.
Pour une meilleure gestion de ce secteur, l’implication de tous les acteurs est incontournable. C’est dans ce sens que l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) a tenu, les 3 et 4 février 2015, en collaboration avec les Universités de Ouaga 2 et de Paris 1 et de bien d’autres partenaires, un atelier sous-régional sur l’ « accès aux ressources en Afrique subsaharienne : quelles durabilités et quelles conflictualités ? ». Il a réuni des chercheurs et des professionnels du secteur du Sénégal, du Niger, du Mali et du Burkina Faso.
Ainsi, ces différents acteurs ont mené des débats afin de proposer des actions concrètes pour une gestion transparente des ressources minières. Pendant ces deux jours de réflexion, les participants ont abordé plusieurs thématiques à travers des tables rondes. Ce sont entre autres les «Défis sociaux démographiques liés à l’extraction minière», «Extraction minière et régulations locales (mouvements, pouvoirs locaux, gouvernance informelle», « Reconfigurations politiques, sociales et économiques, montées des élites et économie politique d’un secteur en expansion », «Activités extractions : quel contrôle public durable ? », « Quelle action de la société civile ? ».
Pour le représentant du président de l’Université de Ouagadougou, Nicolas Barro, la thématique est d’actualité et d’une importance capitale pour le développement des Etats. Selon M. Barro, cet atelier se tient également dans un pays qui illustre tous les aspects de ce boom minier. De son avis, « la question de la durabilité de ces ressources minières ne saurait être considérée dans toutes ces dimensions, sans une réflexion scientifique et pluridisciplinaire, impliquant tous les acteurs».
Quant au représentant des organisateurs, Sylvie Capitant de l’Université de Paris 1, la rencontre traduit la volonté d’ouvrir le débat au monde académique. Une occasion pour ces chercheurs d’éclairer davantage les acteurs miniers sur les enjeux du secteur.
« Nous allons poursuivre ces cadres de rencontres pour avoir une approche beaucoup plus critique sur l’exploitation des ressources minières », a indiqué le directeur général de l’ISSP, Jean François Kobiane.
Il a souligné qu’il y a beaucoup de spéculation sur les chiffres d’affaires que rapporte l’or. Par conséquent, il faut un travail scientifique afin de disposer des informations fiables sur ce secteur.
A ce niveau, Sylvie Capitant a annoncé la mise en œuvre d’un réseau international de recherche sur les enjeux miniers. Selon ses dires, ce réseau entend poursuivre sur une année le travail et aboutir provisoirement à l’organisation d’une école thématique de cinq jours d’ici à fin 2015.
Mariam OUEDRAOGO
Mesmira14@gmail.com
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